• Notes - Conférences lors du Salon de Généalogie Paris XV - Les bibliothèques patrimoniales en généalogie

    Notes - Conférences lors du Salon de Généalogie Paris XV - Les bibliothèques patrimoniales en généalogie

    Suite des notes : utiliser les bibliothèques patrimoniales pour sa généalogie!

    AUDITORIUM DE LA MÉDIATHÈQUE MARGUERITE-YOURCENAR

     

    13h30-15h : Utiliser les ressources des bibliothèques patrimoniales pour votre généalogie

    par David-Georges Picard, coordonnateur des bibliothèques patrimoniales et spécialisées

     

    Les Bibliothèques Patrimoniales ne correspondent pas à un statut juridique : il s’agit d’une appellation désignant des établissements à vocation de conservation. Elles incluent la BNF mais aussi des bibliothèques associatives, de services de l’Etat, universitaires, intercommunales ou municipales, plus rarement départementales, constituées autour de collections patrimoniales.

    Le « patrimoine » est un « héritage que l’on tient de ses ascendants » : une notion déterminante pour ces bibliothèques, forcément attachées aux ancêtres. La notion de patrimoine rassemble des documents de natures très diverses : supports témoignant des techniques d’impression ou de l’histoire graphique, monnaies et médailles, objets (céramiques, meubles…)... Pour les bibliothèques, on se concentrera surtout sur le patrimoine écrit, qui compose la majorité de leurs collections. La notion de collection a fluctué avec le temps : il renvoie historiquement à un ensemble d’objets, sans forcément que cet ensemble soit organisé, ce qui ne veut pas dire que les acquisitions sont le fruit du hasard, sans être pensées.

    Les bibliothèques de France sont le fruit d’une riche histoire, qui commence dès Charles V, et sa librairie. En 1537 est institué par François Ier, le dépôt légal, l’obligation pour les imprimeurs de déposer un exemplaire des textes qu’ils impriment auprès de l’Etat, pour en contrôler le contenu mais aussi constituer à peu de frais une collection royale : on rassemble ainsi dans les collections publiques l’ensemble de la production imprimée nationale. Les bibliothèques municipales classées se constituent à la Révolution, avec les saisies révolutionnaires sur les biens du clergé, des émigrés et des universités, sociétés de lettres et corporations : ces stocks auparavant privés seront le point de départ de bibliothèques dans des villes qui les rassembleront. Avec la loi de séparation des églises et de l’Etat en 1905, on y ajoute des fonds issus de congrégations.

    Il existe 54 BMC actuellement, dont une à Caen, à Compiègne, Nantes, Versailles… Leurs collections appartiennent à l’Etat : cela permet aux collectivités de bénéficier de personnels de conservation pour en gérer les fonds. On y trouve des ensembles d’une grande diversité, allant du bottin, de la presse, à l’iconographie… A l’échelon municipal, leurs missions sont souvent adjointes à celles relatives à la lecture publique, ce qui n’est pas le cas à l’échelon départemental.

    Les collections des BMC peuvent potentiellement intéresser le généalogiste. Si l’on n’y trouve pas de documents d’état-civil ou le cadastre, qui appartiennent aux archives, on y trouve des sources secondaires précieuses qui peuvent éclairer la généalogie : documents nobiliaires, ensembles monographiques, plans d’urbanisme, iconographie concernant l’habitat rural et urbain, éléments concernant la propriété intellectuelle et commerciale, presse ancienne, fonds d’archives personnelles, journaux de tranchées (avec une collection importante à la bibliothèque universitaire de Strasbourg, ainsi qu’à la BNF), registres annuels, bottins …

    Ces différents fonds permettent de restituer les lieux dans lesquels nos ancêtres ont vécu, de contextualiser un parcours dans son époque. (ex pour Paris un Bulletin municipal annuel, numérisé, permettant une recherche par mots clés) Dans la mesure où tous les documents produits par un imprimeur ont dû y être déposés, on peut y trouver des documents liés à l’histoire familiale, par exemple des discours prononcés à l’occasion d’un mariage ou de funérailles, des faire-parts de mariage ou de décès, et qui avaient été imprimés, donc disponibles dans un point de collecte imprimeur, mais sont rarement indexés ni même triés. (Celles de Paris ont été numérisées et indexés et sont disponibles sur Geneanet.)

    Ces collections sont cependant le fruit d’une histoire variable, et le traitement des fonds est une action longue : tout n’est pas classé, indexé, numérisé, ou en plein texte. Les situations sur chaque BMC sont disparates, d’un fonds à l’autre. Cela peut compliquer sensiblement une recherche et il peut être difficile d’identifier les fonds pertinents et exploitables.

     

    Quelques exemples :

    • Chercher un ancêtre dont on connaît la profession : des annuaires peuvent fournir une base. Pour un mécanicien ou un hôtelier, le Touring-Club de France rassemblait dans ses annuaires début XXe toutes les professions utiles pour le voyage en France, par localité. Les supports commerciaux et les fonds des chambres de commerce et d’industrie sont aussi exploitables. Enfin, la Bibliothèque Forney, à Paris, rassemble des collections concernant l’artisanat d’art et les beaux-arts pour la ville de Paris, avec des étiquettes, annuaires et catalogues commerciaux permettant d’accéder à des informations sur les fournisseurs, artisans, et certains de ces documents sont numérisés avec une recherche possible sur des mots clés.
    • Chercher un ancêtre dont on connait le lieu de résidence : les coordonnées postales et téléphoniques sont fournies par les annuaires des PTT. Des annuaires d’association liés à la profession, à l’activité politique ou syndicale, sont aussi disponibles (ex : annuaires féministes), et permettent de resituer une personne dans son cercle social et amical.
    • Chercher un ancêtre dans la Presse ancienne : pour la recherche après 1952, les titres ne sont pas accessibles sur Retronews ou Gallica, mais on les retrouvera dans les salles des BMC, sous réserve de se déplacer. Disposer des dates précises est alors très important. En théorie, ces ensembles étant sous droit, on ne peut en demander copie envoyée à l’extérieur, si on ne peut se déplacer. En théorie…
    • Se laisser surprendre : à la BM de Dijon est conservée une collection de 16000 menus, XIXe et XXe siècle, interrogeable en plein texte, par mets, par restaurateur ou par célébration. La BHVP conserve 1400 placards d’annonces immobilières et placards mortuaires, d’avant la Révolution, qui devrait être numérisée d'ici quelques mois et interrogeables via Gallica.
       

    Pour rechercher dans ces fonds, on peut tout d’abord se retourner vers la bnf : https://bnf.libguides.com/genealogie et se tourner vers le Catalogue Collectif, permettant d’accéder aux fonds ayant des intitulés, dans les BMC, pour lancer une recherche sur une thématique : https://ccfr.bnf.fr 

     

    Un fonds européen est disponible via le portail Europena.

     

    Les bibliothèques patrimoniales de la ville de Paris (dont la bibliothèque Forney) ont un site dédié :

    https://bibliotheques-specialisees.paris.fr

     

    Enfin, interroger les professionnels des institutions concernées permet d’avoir des réponses plus précises sur ce qui se trouve dans leurs fonds ou d’être orienté vers des fonds complémentaires ou plus adaptés.

     

     


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