Suite des notes, avec la conférence sur Gallica et Rétronews!

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12h-13h30 : RetroNews et Gallica : comment retrouver ses ancêtres au sein de millions de journaux anciens ?

par Marie Mol, responsable du développement digital de RetroNews et Tony Neulat, généalogiste et auteur, rédacteur Revue Française de Généalogie

Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF, met à disposition 8 millions de documents, dont 5 millions de numéros de presse ancienne. Elle a pour vocation de numériser les collections de la BNF, et communique via un blog, des articles d’aide à la recherche... Retronews propose des archives de presse numérisée mais est aussi un site media d’histoire, avec des contenus réalisés par des journalistes, des historiens, des chercheurs…pour redécouvrir la presse ancienne à travers des articles, audios, vidéos. A fin 2021, 2000 titres seront disponible, sur 3 siècles (surtout entre 1880 et 1950) ; ce volume est en constante augmentation. La sélection des titres de presse numérisée est effectuée afin d’être représentative de la presse française nationale et régionale. Le site permet des recherches par mot clé, avec une sauvegarde possible dans son espace personnel. Les deux outils sont complémentaires : Retronews propose 70% de contenu exclusif, mais des passerelles existent, les journaux étant indexés dans Gallica.

Retronews a développé un outil de recherche spécifique à la presse ancienne, avec un traitement sémantique, une recherche avancée… permettant l’accès à des données riches, d’une façon inimaginable il y a encore dix ans, et parfois inaccessibles autrement, car trop vieilles (ou scandaleuses) pour avoir été gardé dans la mémoire familiale, de petits détails donnant à voir leur quotidien comme des moments forts de l’histoire familiale.

Grâce aux rubriques d’état-civil, on peut retrouver un décès, des naissances, un mariage manquants, en surmontant la difficulté posée par le fait de ne pas avoir l’année ou le lieu de cet événement, ou dans les cas où les archives NMD ne sont pas encore disponibles. Si cet aïeul a exercé un métier particulier (fonctionnaire, médecin, artiste…), ou s’il avait la bougeotte, on peut retrouver des bribes de sa vie, et reconstituer ainsi sa carrière ou son parcours de vie (penser à l’annuaire Paris-Hachette pour trouver les adresses à Paris). Pour des ancêtres ayant émigré, on retrouve leur trace via les naturalisations, au journal officiel, permettant ensuite de demander le dossier de naturalisation aux archives nationales. La presse ancienne peut aussi renseigner sur la composition d’une famille, par exemple lors d’une vente ou dans des faire-part de décès.

Encore faut-il rechercher efficacement dans ces deux outils. En recherche simple sur Retronews, sur un nom seulement, on risque de collecter des milliers de résultats. On peut filtrer par titre de presse ou par lieux de publication, mais d’autres possibilités sont offertes.

Il est possible d’ajouter des mots clés (prénom, activité…) en testant différentes combinaisons. Le prénom est rarement donné dans la presse : un métier, lieu, grade, donnera plus de résultats. La recherche avancée est alors très pertinente pour restreindre les résultats : uniquement si les mots sont dans le même paragraphe, la même colonne… Extraire les résultats permet de recevoir un excel avec toutes les informations sur les articles dont un lien ark.

On peut aussi identifier la fréquence d’utilisation dans la presse d’un ou plusieurs termes, et identifier des pics, correspondant à un fait divers particulier : un graphique du nombre de résultats par année renvoie aux articles concernés, lorsqu’on clique sur ses points.

Du côté de Gallica, plusieurs ressources sont intéressantes pour le généalogiste. D’abord, les revues savantes : elles proposent des notices généalogiques, sur des familles nobles ou non, des transcriptions et traductions de documents jugés important d’un point de vue local. Des ouvrages généalogiques, armoriaux, et nobiliaires sont aussi en ligne, et peuvent concerner des nobles, mais aussi des notables locaux… attention, ces ouvrages pouvant être financés par les familles, le contenu généalogique est parfois « arrangé » pour le prestige du commanditaire. De même pour les armoiries, on a parfois quelques originalités et créations, mais elles nous donnent malgré tout une vue des bourgeois de l’époque (pas forcément nobles).

Parmi les autres documents consultables, on a des manuscrits, ceux de la Bastille (prisonniers, police, liste des Juifs à Paris…), les archives du Grand Orient de France (liste des francs-maçons, très détaillée), recensements de nobles… Les recherches doivent être faites page à page, il n’y a ni indexation ni OCR ; mieux vaut alors télécharger le document entier en pdf plutôt que faire un affichage page à page dans Gallica, quitte à revenir plus tard télécharger en haute définition les pages vous intéressant (des plugins sont possibles pour cela, ou il faudra utiliser l’API).

Enfin, on a à disposition des dictionnaires par métiers, avec adresse et courte biographie, et des annuaires, établis géographiquement, ou par profession, par communauté (officiers de marine, bretons de Paris, associatifs, anciens élèves…). Le fichier Laborde rassemble des artistes et artisans parisiens du XVIe au XVIIIe siècle. Le fichier Bossu rassemble des fiches sur des francs-maçons ; il est indexé dans Gallica et Geneanet. Des livres d’or de la Guerre 14-18 sont aussi disponibles, parfois avec photo, et mettent en valeur des militaires s’étant distingués durant ces combats.

Gallica regroupe aussi un fonds iconographique, avec des photos, estampes, affiches, carte de Cassini en haute résolution, autres cartes anciennes, avec limite des juridictions d’ancien régime… Des enregistrements sonores permettent d’écouter les dialectes et accents d’alors, par régions.

Tony Neulat a publié un livre sur le sujet, rassemblant les sources pour chaque cas de figure, des possibilités de recherches approfondies ou automatisées, et publie régulièrement des trouvailles sur sa page Facebook genealogie.neulat. J'ai craqué, j'ai acheté le livre sur le salon!